* Souvenirs, Souvenirs... [ Jake ]

Ah, cet endroit me rappelait tellement de choses... Tellement de souvenirs. Parfois, ils me faisaient rire. Je riais de la stupidité de mon geste. D'autres fois, ils me faisaient pleurer. Je pleurais de sa conséquence. Mais tout dans ce lieu me rappelait Jacob. Mon Jake, que j'avais connu avant qu'il devienne un loup. Je souris. J'étais assise au bord de la falaise, mes jambes suffisamment loin du bord pour ne pas risquer que, avec toute la chance que j'avais, les rochers cèdent. Le vent faisait enfler mes cheveux. Je savais qu'Edward ne voulait pas trop que je vienne ici, il avait peur pour moi. Pourtant ici, je me sentais en sécurité. Je soupira de contentement, me laissant vaguer à mes pensées. Alors, j'entendis des pas derrière-moi, faibles pourtant (alors que moi, j'aurais fait un tantamarre sur ces gravillons), et, lentement, je me retourna.

Je survolais, je battais la terre de mes pattes. Je connaissais tellement la forêt et le chemin du retour de jusqu'à chez moi que j'aurais pu y aller les yeux fermés. A cet instant, j'étais seul dans le réseau des pensées. Perosnne n'était transformé a part moi et je dois dire que cela me plaisait. Je pouvais penser sans qu'aucun autre esprit les intercepent. C'était l'un des inconvénients d'être ... ce que j'étais. Bientôt, j'arrivais vers l'orée de la forêt, là où la falaise se prétait aux vagues houleuses de la mer. Je n'avais plus que quelques centaines de mètres pour attendre la lumière du soleil qui régnait bizzarement sur La push. Il était vrai que le soleil sur la Push était étrange, voir a en tomber par terre. Pourtant, le bois était humide, les feuilles mouillés et toutes autres végétations de même. J'y arrivais bientôt. Avant que je n'arrive sur le sol poussiéreux, je me transformait en Jacob Black. Je n'avais pas beaucoup de difficultés à me transformer, cela venait instantanémenet et m'était bien pratique. Mais les habits volaient ... J'étais alors tout le temps en petite tenue, mais je n'avais jamais froid, ce qui était bien. Soudainement, je vis une silhouette plus loin, j'allais vers celle-ci. Je la reconnaissais, souriait intérieurement, mais je me trahis. Et le sourire du Jacob chaleureux apparut sur mon visage.

Et je l'aperçus alors. Son visage mate était fendu d'un immense sourire. Le sourire que j'aimais. Le sourire de mon Jacob, pas de celui de Sam. Je jetais un oeil amusé à sa petite tenue, mais me releva tant bien que mal en essayant de ne pas tomber à la renverse. Je m'approcha d'un pas clautinant vers Jake, ne pouvant m'empêcher de sourire devant sa bonne humeur étrangement contagieuse. Qu'il soit loup ou pas m'importait peu, il restait Jacob. Je fus bientôt devant lui. J'avais envie de le prendre dans mes bras, mais je me retins.

« Jake !! Comment vas-tu ? »

J'attendis sa réponse avec patience, observant son bon mètre quatre vingt quinze. Quand est-ce qu'il allait arrêter de grandir, celui-là ?! Bientôt, il faisait deux têtes de plus que moi ! Frustrant, mais... amusant tout de même. Je le regardais toujours, souriante.

[ Dsl ma niwiie, c'est court

mais tu le joues trop trop bien

]

J'étais heureux. Heureux de plusieurs choses. Un, nous étions tout deux, seul, dans un endroit qui nous rappelaient des souvenirs. Deux, ce crétin de buveur de sang n'était pas là pour tout gâcher. Quoi de mieux ? Je ne pus empêcher un frisson de rage en pensant à ce ... à cette sangsue. Mais je regardais Bella et m'arrêtais de suite. Il m'était impossible de faire une erreur, je savais que ça ne plairais que trop bien au buveur de sang. Je me ressaisissais en inspirant un bon coup. A la voir marcher, elle allait bientôt trébucher ...
« Bella, avec ta maladresse naturelle, il ne vaudrait pas que tu tombe dans l'eau, viens par ici ... »
Dis-je en partant d'un éclat de rire. Après tout, avec elle, tout pouvait se passer, elle me l'avait démontré. Mais c'était bien amusant, et puis qu'était Bella sans maladresse ? Surement pas la fille qui m'amusait et que ... j'aimais. Prenant sa main, je l'approchais de moi, évitant qu'elle tombe de la falaise. Tout d'abord, ca me permettais d'avoir sa main, ce qui fendit un énorme sourire sur mon visage, mais elle s'était rapproché. Je n'aimais pas la distance qu'elle mettait si souvent entre nous.

Je lui envoya un coup de coude dans les côtes -en me faisant plus mal qu'à lui- prenant une moue faussement vexée. Mais je finis par éclater et mon rire se joigna au sien. Il me rapprocha de lui, tant et bien que je sentis la chaleur fiévreuse qui émanait de lui. Oui, je mettais souvent une distance prudente entre lui et moi, même si ça me déplaisait aussi (peut-être pas autant qu'à lui). J'avais l'habitude des surnoms qu'il donnait aux vampires, comme ceux des loups donnés par Edward. Mais je devais avouer que je n'aimais les entendre ni dans la bouche de l'un, ni dans l'autre ! Ma main aimait le contact chaud et protecteur de la sienne. Edward ne voulait pas que je vienne, je le savais. Comme si je courrais un quelconque danger en présence de Jake... Je le regarda doucement, et un silence agréable, quoique qu'un peu gênant en longueur, s'installa entre nous.

« Et... comment va la meute ? »

Je guettais chacun de ses mouvements, de peur qu'elle ne se casse la figure - comme souvent. Je serrais sa main, elle était froide. Je fermais les yeux un instant. Etait-ce le fait d'avoir trop tenu la main de ce ... Ou alors d'avoir froid ? Je retenais un gémissement. Je prenais son autre main, puis lui demandait.
« Tu as froid ? »
Dis-je dans un ton doux, protecteur. C'est alors que sa question résonnait dans ma tête. La meute. La meute. La meute ... La meute allait ... Comment déjà. Bien. Tous allaient bien. Sauf moi. Comment aller bien quand une meute de plusieurs personnes, plusieurs personnes pouvaient épier toute votre vie ? Je vous le demande.
« Ils vont bien. »
Dis-je en souriant presque. Je caressais le dos de ses mains, cherchant quelques réponses a mes questions.

Je frissonna, sans pour autant savoir moi-même si c'était de froid. Un vent frais soufflait, mais c'était sûrement le contraste entre l'air frisquet et sa peau fiévreuse. Je le regarda. Son sourire était celui que j'aimais. Il était mon Jacob, et je l'aimais ainsi -même si je l'aimais aussi quand il avait plus des airs de loups et de Sam. Je répondis après un bref silence.

« Non, ça va. »
Répondis-je de ma voix qui s'envola dans le vent qui apportait une saveur salée.

Je me rapprocha doucement de lui. Il me tenait doucement par la main, mais cela ne me gênait plus comme avant. Même si nous avions l'air d'un couples se promenant sur les falaises, lui comme moi savions que nous étions, au plus profond de nous, de véritables amis. Je souris inconsciemment, en pensant à tout cela, ayant presque oublié ma question. Je fus un peu désarçonnée quand il finit par me répondre enfin. Je remarquat qu'il avait dis "Ils", et pas "Nous". Donc, il ne s'incluait pas dedant. Etant donné qu'il avait dit que ses amis allaient bien, le contraste indiquait clairement que ce n'était pas son cas à lui. Avec un voix maternelle, amicale et douce, je murmura alors, faisant quelques pas vers lui :

« Ca ne va pas ? »

Son attitue évocatrice, presque autenthique me surprnait a chaque fois. Frappante était sa manie de se mordre les lèvres mais je l'appréciais autant que tout autres choses en elles. J'eus un bref sourire, qui fut accompagné par un rire qui s'éttoufait dans l'air de la forêt. Allais-je bien ? Etait la question qui me torturait. Le pire était aussi que j'en savais la cause. Ou plutôt ... les causes. Qui j'étais, ce que j'étais ... Le fait que je n'avais plus de secrets. Mais en sa présence, j'allais bien, du mieux que je pouvais même. Une attraction se formait et nos sourires s'ouvraient.
« Depuis que ... je suis ce que je suis ... Je ne supportes pas de ne pas avoir de secrets. C'est comme si ma vie était ouverte a tous. »
Dis-je en baissant la tête, grattant le sol de mon pied. Comment vivre sa vie sans la vivre ? Comment être deux a la fois ? Comment tout simplement être ce qu'on doit être, sans en avoir le choix. Telles étaient les questions que je me posaient, multiples et existencielle. Le loup que j'étais était libre. L'homme que j'étais était contraint d'être ce qu'il était. Qui devais-je écouter, au fond ?

Je le regardais toujours. Ce n'est qu'au moment où il se mit à parler que mon sourire perdit de son insistance. Je n'aimais pas beaucoup encore le fait qu'il parle de sa transformation. Quand je pensais que moi, je ne m'y étais pas faite, alors lui ! C'était vrai, comment accepter d'être quelqu'un lorsqu'on n'avait pas le choix ? Il n'avait pas choisis, et comme Edward, le regrettais. Et moi qui me plaignais de n'être qu'humaine ! Mais bon, l'herbe est toujours plus verte chez le voisin, comme on dit. Je fis plusieurs pas vers lui. Seuls quelques mètres nous séparaient à présent, et je m'en tins là. Pourtant, cela suffisait à me faire sentir sa chaleur émanant de lui comme un radiateur ambulant.

« Je veux bien te croire... Ca doit être... frustrant. Et gênant. »

Je lui souris doucement. Je passa une main dans mes cheveux bruns, que la brise salée faisait planer autour de moi. Mon regard chocolat se porta au loin, sur l'océan. Je revoyais, comme si ç'avait été hier, la chevelure rougeoyante de Victoria qui nageait, à ma poursuite. Tâche que j'avais prise pour un feu. Je frémis à ce souvenir. Mais surtout parce que Victoria était toujours là. Et personne ne savait exactement où ...

Mon regard n'était posé que sur elle quand je relevais ma tête et ne s'en détachant que rarement. Je ne pus m'empêcher de m'emprisonner dans son regard chocolat pour ne plus m'en détacher - envie la plus profonde de mon âme. Je pris sa main, sans un bruit, sans un souffle. Je me rapprochais d'elle pour murmurer dans la brise froide et amer de cette mer déchainée.
« Oui, très. »
Dis-je en poussant un éclat de rire, faux, qui me parut cacher tellement de choses. Je m'avancais vers la falaise, quittant peu à peu sa main. Je regardais la roche, puissante et la mer, sauvage, s'abbatant sur le fort rocher. Soudain, un oiseau apparut dans mon chant de vision. Plongeant dans la mer houleuse, je ne le vis plus pendant quelques minutes lorsque soudain il fut une gracieuse remontée, un poisson en son bec. Je souris en coin, devais-je précisais que maintenant, une métaphore me venait sur le bout de la langue ? J'eus un petit rire, discret puis me retournait vers Bella. Je m'avancais, m'avancais jusqu'à en être proche. J'avais besoin d'elle, de sa présence près de moi. Je la regardais - dévissant mon cou pour regard en bas (=P) - d'un regard malicieux. Je souriais. J'étais a présent a quelques centimètres, aucune parole n'était possible, juste un pur instant de bonheur.

Il me répondit, je lui souris. Mais alors, il s'approcha. Dangereusement, toujours plus près. A présent, seuls quelques centimètres nous séparaient. Une distance si petite qu'elle me mettait mal à l'aise. Je respira plus fort soudainement, provoquant un son plutôt rauque. Je sentais sa peau fiévreuse à quelques centimètres de la mienne, palotte. Je n'osais lever le regard vers lui. Cependant, après plusieurs minutes de silence, c'est ce que je fis. Je croisa mon regard. Je me figea. Son regard était plongé dans le mien, chocolat. Je cessa de respirer et dûs me le rappeler pour ne pas perdre mes esprits. Je me mordis la lèvre inférieure. Et le silence s'installa, comme s'il avait toujours été chez lui...

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» { For ever, Jake ; Jacob Black.